Vous pensez connaître la France et la liste de ses sites incontournables par cœur : la Tour Eiffel, les grottes de Lascaux, le Mont-Saint-Michel ou encore le Pont du Gard. Mais si on vous disait qu’il existait un palais aux airs de temple bouddhiste caché en plein cœur de la Drôme, le croiriez-vous ? Cette histoire aux allures de conte de fée est pourtant bel et bien réelle. C’est celle du Facteur Cheval, un grand rêveur qui bâtit son propre palace au siècle dernier : le Palais Idéal. Un endroit surnaturel et enchanteur à visiter en famille et peut-être le sujet de votre prochaine carte postale ? Fizzer retrace pour vous les grandes lignes de cette histoire fantasmagorique.
Un Facteur pas comme les autres
Tout d’abord, qui est le Facteur Cheval ? Il ne s’agit pas d’un pseudonyme mais bien du véritable nom d’un homme, Joseph Ferdinand Cheval. Né en 1836 dans la Drôme et issu d’une famille très modeste, il devient facteur.
L’époque dans laquelle grandit le Facteur Cheval est à la fois marquée par la misère mais également par les découvertes sur l’inconscient et les rêves, ou encore la colonisation de terres lointaines en Afrique et en Asie. Ces terres, même si le Facteur n’y a pas accès, il les voit illustrées dans les revues et les cartes postales qu’il distribue lors de ses tournées. Et c’est ainsi que petit à petit il va se construire un imaginaire débordant.
Un caillou qui va changer tout un destin
Mais c’est en 1879 que l’histoire débute réellement. Le Facteur Cheval bute sur un caillou tout particulier. Il est intrigué par sa forme étrange et décide de le garder. Il découvre par la suite que plein de pierres similaires se trouvent dans les environs et entreprend de les collecter pour en faire son « Palais Idéal ». Pendant 33 ans, pendant ses tournées, Joseph Ferdinand Cheval se met en quête de ces roches qui vont changer le cours de sa vie. Il les ramasse comme il peut, tantôt à la main, tantôt muni de sa fidèle brouette.
En parallèle, le Facteur a refait sa vie et rencontré l’amour en la personne de Philomène. Ils ont une fille, Alice, à qui il va dédier son palais. Au début, les gens du village le prennent pour un illuminé. En même temps, imaginez-vous à la fin du 19ème siècle, en pleine campagne, un voisin qui commence à accumuler des pierres dans son jardin en disant qu’il va bâtir un palais… Pourtant, ce projet fou va bel et bien prendre vie, jusqu’à devenir une œuvre mondialement reconnue.
D’un projet fou à une œuvre classée Monument Historique
Le Palais Idéal du Facteur Cheval est achevé en 1912 ; celui-ci l’aura construit entièrement seul, en autodidacte. Se dresse alors dans son potager une œuvre monumentale de 12 mètres de haut et 26 mètres de long. Le Palais Idéal est inclassable ; son architecture est particulièrement hétéroclite. Sur ses façades de pierres et de coquillages foisonnent sculptures d’animaux en tout genre, références mythologiques et inspirations architecturales du monde entier.
Petit à petit, le Palais devient un objet de curiosité et attire de plus en plus de visiteurs jusqu’à véritablement atteindre la notoriété et le statut d’œuvre d’art en 1969. C’est à cette date qu’il est classé Monument Historique par André Malraux. La réussite du Facteur Cheval est d’autant plus grande qu’il est issu d’un milieu où l’art ne fait pas du tout partie du quotidien. Il est donc autodidacte dans tous les sens du terme. Cela lui vaudra d’être reconnu comme le précurseur mondial de l’art brut. En 2017, le Palais recensait 175 000 visiteurs venus du monde entier. Une prouesse dont le Facteur serait sûrement très fier aujourd’hui.
Alors qu’attendez-vous pour visiter le Palais Idéal et voir ce monument sans pareil de vos propres yeux ? Une fabuleuse virée en famille pour se plonger dans un univers totalement dépaysant, pourtant situé en plein cœur de la France. Comptez entre 5€ à 8€ par personne pour votre visite, voir plus d’informations ici.
Si cette histoire vous a faciné·e et que vous souhaitez vous immerger davantage dans le monde fantastique du Facteur Cheval, laissez-vous bercer par l’adaptation cinématographique de son histoire. On y trouve Jacques Gamblin en Facteur et Laetita Casta en Philomène, sa deuxième femme. Une œuvre poignante qui retrace un parcours unique au monde, celui de l’incroyable Facteur Cheval.