L’urbex, ça vous parle ? Ce terme provenant de l’anglais « urban exploration » désigne la pratique qui consiste à visiter des lieux abandonnés tels que des gares désaffectées, vieilles églises, immeubles en ruines etc. Les lieux en question sont parfois interdits, voire dangereux, notamment à cause de leur accès difficile. L’urbex, de plus en plus répandu aujourd’hui dans le monde, procure aux explorateur·trice·s un plaisir visuel mais également une sensation d’aventure. Parfois, celle-ci va même jusqu’à la frayeur, tant l’ambiance qui se dégage de ces endroits peut s’avérer inquiétante. A l’approche d’Halloween, pourquoi ne pas partir en exploration urbaine pour assouvir votre soif de frousse ? L’occasion de prendre des photos uniques, à partager par carte postale avec vos ami·e·s pour une petite dose de frissons tout droit dans leur boîte aux lettres.
1. Le fort de guerre du mont Chaberton
Imaginez le décor : un mont haut de plus de 3100 mètres dans les Hautes-Alpes, à la frontière entre la France et l’Italie. Il s’agit du mont Chaberton, sur lequel se dresse le fort militaire le plus haut du monde. Cette imposante bâtisse surnommée le « cuirassé des nuages » date de la fin du XIXème siècle et est composée de 8 tours, autrefois surmontées de canons pour repousser les ennemis. Le fort est aujourd’hui l’un des lieux abandonnés où s’aventurent les plus courageux·se·s et sportif·ve·s.
Après une rando de 4 heures, vous serez récompensé·e par une vue spectaculaire sur les Alpes et l’impression d’être le·a roi·reine du monde. Avis aux amateur·trice·s de frayeurs : chiche de vous engouffrer dans les profondeurs du fort ? Des tunnels dignes des meilleurs films d’horreur vous y attendent ! Le must : dormir au sommet pour se réveiller dans une mer de nuages. Mais n’oubliez pas votre sac de couchage grand froid !
2. Les catacombes non-officielles à Paris
On connaît tou·te·s les catacombes de Paris, devant lesquelles des centaines de gens font la queue chaque jour, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige. Mais connaissiez-vous leur alternative encore plus obscure ? La Ville des Lumières cache, paradoxalement, 350 kilomètres de souterrains juste sous nos pieds, dont les catacombes officielles ne représentent qu’une toute petite partie. Si celles-ci servaient d’ossuaire, les carrières souterraines dans leur ensemble ont, elles, d’abord été creusées à des fins d’exploitation géologique. Pour découvrir la partie non-officielle, il vous faudra vous faufiler au fond d’un tunnel de l’ancienne ligne de chemin de fer de la Petite Ceinture. Cette escapade très populaire chez les fans d’urbex aguerri·e·s vous réservera bien des surprises, des frissons et également quelques maux de dos. Attention tout de même à ne pas prendre cette visite à la légère, le parcours reste dangereux !
3. L’ancien poste de commandement nazi de Cherbourg
Ahhh les lieux abandonnés de la Seconde Guerre Mondiale… Celui-là semble tout droit sorti d’un film de Tarantino. Pourtant, il existe bel et bien. Il s’agit d’un ancien poste de commandement nazi, construit en 1943 et situé à dix, mètres de profondeur sous la terre. Ses 4 tunnels de 85m et 100m de long ont été construits par des prisonniers russes et ukrainiens. S’ils sont aujourd’hui fermés au public, il est néanmoins encore possible d’y accéder… Mais il faut vraiment le vouloir car l’accès se fait uniquement via un jardin privé. Les plus persévérant·e·s seront récompensé·e·s par une plongée dans l’Histoire fascinante, quoique glaçante. Petit bonus : l’une des galeries rejoint la Villa Maurice, lieu de résidence de Walter Hennecke, capitaine de vaisseau allemand. Saurez-vous en retrouver le chemin ?
4. Le Centre médical de l’Altenberg ou la « Clinique du Diable » en Alsace
Haut lieu de l’exploration urbaine en Alsace, le Centre médical de l’Altenberg est aussi connu sous le nom de « Clinique du Diable » pour les intimes. Un nom qui en dit long sur l’ambiance qu’on peut attendre des lieux. Cet ancien sanatorium pour tuberculeux·se·s situé sur les hauteurs de Stosswihr en Alsace a fermé en 2011. Depuis, il fait le bonheur des fans d’urbex mais aussi, malheureusement, des pillard·e·s. En effet, tout le matériel est resté sur place : lits d’hôpitaux, dossiers médicaux ou encore bilans comptables. La Clinique du Diable a finalement été rachetée pour être reconvertie en hôtel ; ses jours de lieu glauque aux allures d’hôpital psychiatrique à la Shutter Island sont donc comptés…
5. Le sanatorium d’Angicourt ou le Sanatorium Delirium
De nouveau dans la série « ancien sanatorium pour tuberculeux·se·s », on vous parle cette fois du sanatorium d’Angicourt, aussi connu sous le nom de Sanatorium Delirium. Celui-ci se situe dans l’Oise et fait également parler de lui en matière d’urbex. Et pour cause, cet immense bâtiment en pierres de taille et ardoises au look de gigantesque manoir hanté a de quoi filer les chocottes à plus d’un·e. A l’intérieur, tags et débris se mêlent au vieux mobilier, donnant presque au sanatorium des airs de café branché construit avec du matériau récup’. Un mélange de style urbain et d’ambiance lugubre improbable qui vaut bien le détour. Si l’endroit vous intrigue, dépêchez-vous d’en braver la forêt de mauvaises herbes pour y accéder avant que le lieu ne soit vendu par l’AP-HP.
Alors, toujours convaincu·e qu’il n’y a qu’un bon gros film d’horreur pour vous filer la trouille ? Si oui, rendez-vous dans l’un des 5 lieux abandonnés ci-dessus. Les pics d’adrénaline qui vous attendent vous prouveront le contraire. Par ailleurs, l’urbex, même si c’est une pratique super fun, est toujours à réaliser de manière responsable, et idéalement avec des initié·e·s. On recommande également une tenue adaptée et du matériel de survie, au cas où vous resteriez bloqué·e·s toute la nuit…